L’origine des classes de danger – Classe 6
La marchandises dangereuses de la classe 6 sont réparties en 2 groupes :
Les matières toxiques (classe 6.1)
Les matières toxiques sont présentes depuis le tout premier règlement de transport de 1898. Répertoriés dans la catégorie 5, elles sont ensuite affectées à la classe IVa du règlement de 1945. Ces matières devaient porter l’étiquette 4 symbolisant une tête de mort sur deux tibias, noire sur fond blanc. Devenu l’étiquette 6.1 par la suite. Le symbole est resté le même avec une amélioration graphique. Il s’agit du même symbole que l’étiquette 2.3 pour les gaz toxiques.

Ce pictogramme, dans toutes ses variantes, rappelle immédiatement les pavillons pirates et corsaires qui, dans l’histoire maritime, servaient à signifier des intentions hostiles et à intimider les navires attaqués.
Dans l’imaginaire collectif, ce symbole est ainsi associé au danger extrême. Historiquement, il portait la signification du « Memento mori » – en latin, « Souviens-toi que tu vas mourir ». Cette portée symbolique et historique renforce la gravité du risque que représentent les matières toxiques.

Les matières infectieuses (classe 6.2)
Les matières infectieuses n’existaient pas à l’origine. Dans les années 1970, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONU et l’OACI souhaitent faire évoluer les normes de biosécurité. Avant les matières biologiques dangereuses étaient souvent mal classifiées ou regroupées vaguement dans la classe 6.1 (toxiques), voire considérées comme non dangereuses si mal identifiées. Cependant, avec l’essor du transport international d’échantillons médicaux, sanguins, de tissus ou de souches pathogènes et l’augmentation des risques biologiques dues au VIH, Ebola ou grippe aviaire…, une réglementation spécifique est devenue indispensable. EN 1995, la classe 6.2 est créée pour les matières infectieuses pouvant causer des maladies chez l’homme ou l’animal.

Une étiquette spécifique nommée « Biohazard » est créée. Blanche qui aborde un trèfle simple, obtenu avec trois cercles identiques se coupant mutuellement, comme un triple diagramme de Venn, dont on gomme ensuite l’intersection, l’image serait née de Charles Baldwin, ingénieur chez le groupe Dow Chemical dans les années 1960.
Le saviez-vous ?

Une étiquette historique a été supprimé de la classe 6. Historiquement nommée 4A, puis 6.1A l’étiquette « Harmful » symbolisait une croix de Saint-André sur un épi de blé noir et sur un fond blanc. Elle servait à identifier les matières nocives à tenir isolée des denrées alimentaires ou autres objets de consommation.

Selon plusieurs témoignage, pendant le génocide au Rwanda en 1994, le pays était plongé dans le chaos total : famine, déplacements massifs de population, et effondrement des structures sanitaires et logistiques.
De nombreuses aides humanitaires ont été envoyées par avion par différentes ONG et armées étrangères. Certains colis portaient la mention « HARMFUL » accompagnée de l’étiquette spécifique. Malheureusement les personnes affamées, ne comprenant pas l’anglais ni les symboles de danger, auraient cru qu’il s’agissait de nourriture.
Elles auraient consommé le contenu de ces colis, provoquant des intoxications graves voire mortelles.
Cette étiquette a été supprimé à la fin des années 90 (sans doute pour éviter ce type de problème), les marchandises concernées ayant été intégré à la classe 6.1.