L’origine des classes de danger – Classe 5
Les marchandises dangereuses de la classe 5 sont regroupées dans deux familles aux propriétés bien distinctes :
- Les matières comburantes (classe 5.1)
- Les peroxydes organiques (classe 5.2)
Historiquement, les matières comburantes figuraient dans la classe III c et utilisaient l’étiquette n°3 : une flamme au-dessus d’un cercle, noire sur fond jaune. Inspiré des manuels de chimie pour les lycées et universités, le cercle symbolise l’oxygène, élément chimique essentiel à la combustion et la flamme illustre visuellement que la présence du comburant alimente le feu, sans qu’il soit nécessaire d’avoir un combustible. Ce symbole est encore utilisé aujourd’hui sous une forme modernisée dans l’étiquette 5.1, soulignant leur capacité à alimenter la combustion sans nécessairement être inflammables elles-mêmes.

Les peroxydes organiques, quant à eux, étaient classés en classe VII et devaient, à l’origine, arborer deux étiquettes n°3 (anciennement 2A), traduisant leur double danger : comburant et inflammable. Ce n’est que plus tard qu’une étiquette spécifique leur a été attribuée : l’étiquette 5.2, visuellement proche de la 5.1 mais pensée pour refléter leurs particularités.

Le Comité d’experts de l’ONU a souhaité rendre le risque d’inflammation plus visible. En 2002, le pictogramme du cercle a été supprimé de l’étiquette 5.2, ne laissant que la flamme. Le fond de l’étiquette a également été repensé : rouge en partie supérieure, pour souligner l’aspect inflammable, et jaune en partie inférieure, conservant un rappel du danger comburant.

L’importance d’un maintien de température pour les peroxydes organiques :
En 2016, une importante explosion a eu lieu dans un entrepôt au Texas suite à l’échauffement de peroxydes organiques. Ces substances, utilisées notamment dans la fabrication de plastiques, étaient stockées dans un site industriel touché par l’ouragan Harvey. Les systèmes de réfrigération étant tombés en panne, les peroxydes — qui doivent impérativement être maintenus à basse température — ont commencé à se décomposer violemment, générant de la chaleur et des vapeurs inflammables. Résultat : plusieurs explosions en chaîne, un large périmètre d’évacuation et une enquête fédérale.
Ce drame a rappelé au monde entier que les peroxydes organiques sont hautement instables et peuvent s’enflammer spontanément si les conditions de stockage ne sont pas rigoureusement respectées.
Les dangers du stockage des matières comburantes
Les matières comburantes sont elles, aussi, très sensibles et sont à manier avec précautions. Le nitrate d’ammonium, par exemple, a été mis en cause dans de nombreux accidents : L’explosion de l’usine AZF en 2001 ou encore l’explosion du port de Beyrouth en 2020 qui reste l’une des plus grandes explosions non nucléaire.
Ces matières très sensible aux transports, stockage ou manipulations doivent respecter plusieurs règles afin de limiter les risques d’accidents.